Categorie : Réflexion Business

Les sites de streaming dans la ligne de mire…

C’est un peu la nouvelle du moment, tous les français qui avaient l’habitude de regarder des films en streaming ainsi que des séries sur des sites dédiés au streaming avec des noms évocateurs comme Allostreaming.com, fedbac.tv, megastreaming.fr, streaming.gate007.com, sont comme on pourrait le dire un peu déçus des fermetures de leurs sites préférés et autres mésaventures de certains services.

En effet beaucoup de ces sites ont subit ces derniers jours des pressions énormes des ayants droits et association comme l’ALPA (Association de Lutte Contre la Piraterie Audiovisuelle) pour qu’ils stoppent leur service qui n’est pas si légal que cela, certes le streaming n’est pas du téléchargement mais s’apparente tout de même à du piratage (les spectateurs ne payent pas le contenu qu’ils regardent). Suite à ces pressions, beaucoup de sites ont donc mis la clé sous la porte en laissant des audiences énormes par exemple allostreaming générait un peu moins de 300,000 visiteurs par jour (un groupe facebook de 25,000 membres), Fedbac.tv un peu plus de 60,000…

Trafic allostreaming.com et fedbac.tv
Trafic allostreaming.com et fedbac.tv

Alors pourquoi ces sites marchent aussi bien?

Premièrement ils s’appuient à 90% sur le site de partage de vidéo hongkongais MegaUpload.com qui propose le service de streaming de films appelé Megavideo.com. De ce fait ces sites ne sont que des annuaires des vidéos postées sur megaupload, ils ne font qu’agréger le contenu, on peut leur accorder éventuellement une fonction de filtre ou de choix des vidéos à proposer suivant la thématique ou la qualité de ces dernières…

Aussi, ces sites proposent un service avec une qualité de service très forte (ce qui est normal car c’est megaupload qui fourni le stream, ils ont d’ailleurs maintenant une belle architecture technique), les films se regardent sans trop de problèmes, la qualité n’étant pas si mal que cela au final.

Les films proposés en streaming sont gratuits (eh oui c’est l’un des avantages des contenus pirates), ce qui ne veut pas dire que ceux qui proposent ces contenus ne gagnent pas d’argent dessus. Selon PC Impact, les responsables de Snowtigers (c’est du P2P mais je pense que cela est valable aussi pour le streaming) généraient (selon le délégé de l’ALPA) plusieurs centaines de milliers d’euros de revenus sur l’année, c’est vrai que sur ce point c’est un peu border line, la philosophie de Robin des Bois n’existant que dans les films de Walt Disney…

Ensuite ces sites sont très nombreux et captent un trafic énorme en provenance des moteurs de recherche. Si vous cherchez l’Age de Glaces en streaming dans Google vous allez voir que les résultats se passent de commentaire (la recherche est ).

Donc si on résume rapidement : il y a une offre incroyable (plus importante qu’en légal d’ailleurs), la qualité est acceptable, c’est gratuit et l’on trouve facilement des films que demander de plus alors….

Ce qui est étonnant c’est que les associations de lutte contre le piratage se battent contre ces petits sites qui ne sont que des (re)diffuseurs. Fermer un site signifie la naissance d’un nouveau qui prendra la place de leader du précédent (exemple de AlloMyStreaming.COM)… Fait étonnant, ce we, tout le monde à cru à un blocage du site megaupload en France soit disant par les FAI français, de ce fait tout les contenus accessibles en streaming sur ces sites étaient inaccessibles… Que les utilisateurs de films en streaming soient rassurés, MegaUpload, donc MegaVideo, est de nouveau disponible en France c’était apparemment une histoire de DNS et pas le résultat d’un blocage des FAI.

Evolution des trafics megaupload, megavideo et rapishare
Evolution des trafics megaupload, megavideo et rapishare
Twilight sur MegaVideo.com
Twilight sur MegaVideo.com

Pour conclure, à mon avis cette chasse aux petits sites ne rime pas à grand chose car l’unique moyen pour les associations de bloquer le streaming illégal serait soit d’obliger les FAI à bloquer MegaUpload en France soit de mettre les moyens (financiers) sur des sites de VOD pour qu’ils proposent de vrais catalogues de films et non pas un ersatz de catalogue de loueur de DVD de quartier dans une petite ville de province ainsi les internautes seraient aiguillés plus facilement vers une offre légale…


Un million le chiffre magique sur Internet

Pour tous les sites internet fonctionnant sous un mode gratuit, l’acquisition de trafic est quelque chose de primordial pour pouvoir espérer monétiser leur support. Ce que j’ai constaté c’est que en dessous d’un niveau de trafic ou de nombre de membres (si le site a une composante sociale), votre site ne sera pas intéressant pour des tiers sur le marché. Et souvent le chiffre rond du million revient sur le devant de la table…

million-trafic

Regardez par exemple un site qui fait un million de pages vues par mois commencera à intéresser une régie publicitaire, en dessous de ce chiffre elle ne perdra pas de temps à essayer de le commercialiser. Un site qui fait un million de visiteurs par jour est un site qui est sans aucun doute un leader de sa catégorie (le bon coin étant l’exemple qui me vient à l’esprit). Un site avec un million de membres sera très certainement une cible pour une acquisition, jusqu’à ce plateau à mon avis votre site social ne sera par pertinent pour un acteur en recherche de cible (s’il n’y a pas de membres payants bien entendu).

Donc si vous avez un million quelques part dans vos statistiques (au maximum mensuelle), dites vous que c’est plutôt bon signe et que votre site va devenir de plus en plus intéressant à tout point de vue.


Craiglist la poule aux oeufs d’or…

Le New York Times vient de publier un article basé sur une étude réalisée par AIM Group qui a pour sujet le marché des petites annonces et donc bien entendu l’ovni Craiglist (avec son superbe favicon) est analysé en long en large et en travers et c’est bien intéressant. Voici quelques éléments issus de cette étude (dont les chiffres ne sont pas confirmés par Craiglist).

Craiglist pourrait générer 100 millions de dollars en 2009 avec un effectif de seulement 30 personnes. Ce qui nous fait un ratio de 3,3 millions de dollars par personne, Facebook avec ses 500 millions de CA et ses 700 employés (nov 08) a un ratio de 0,71 millions de dollars par personne. Craiglist est donc une belle machine à cash.

Le plus impressionnant c’est que le site de petites annonces continue de croitre alors que le marché lui même est en forte chute (certaines catégories d’annonces ont chutées de plus de 50% selon les experts). En 2008 le CA estimé de Craiglist (ils ne communiquent pas) était de 81 millions de dollars, une progression attendue donc de 23%.

Craiglist gagne de l’argent avec les annonces d’emploi qui sont facturées 25$ (75$ à SF), les annonces immobilières sont facturées à NY 10$ par annonce, les annonces érotiques sont elles aussi évidemment facturées (ce qui apparemment énerve Ebay qui est actionnaire de Craiglist, des procès pour favorisation de prostitution sont en cours aux US,et à la vu des annonces c’est certain qu’il y a un business énorme derrière). Les revenus issus de ces annonces de charme (souvent associées à des photos explicites) sont, selon Craiglist, reversés à des associations (une habile pirouette) quid de l’intérêt de diffuser des annonces pour adultes, un point stratégique que je ne comprends pas mis à part peut être une volonté d’être un site global de petites annonces sans distinction de contenu…

La page Adult de Craiglist à NY
La page Adult de Craiglist à NY

Le business des petites annonces est tout bête mais lucratif et fort en trafic, comme pour le bon coin (dans une autre mesure), on peut se demander pourquoi Craiglist et pas un autre acteur mais je pense que personne n’a de réponse valable à cette question.


Le Bon Coin, l’anti PriceMinister. Ou comment un model ultra simple s’impose sur le marché

Tout le monde connait le principe d’eBay qui est un système d’enchère entre professionnels et/ou particuliers, PriceMinister aussi certainement qui à l’inverse d’eBay propose des produits à prix fixes et surtout propose de l’intermédiation entre les vendeurs et les acheteurs pour garantir et sécuriser au mieux les ventes. Le Bon Coin est un site qui propose la même chose que Priceminister mais dans un mode dégradé et cela marche!

Souvent PriceMinister a été qualifié d’anti eBay et j’aurai tendance à dire que Le Bon Coin est un anti Priceminister. Le principe de base du site Le Bon Coin est hyper simple : vous déposez une annonce, elle est validée ou non pas l’équipe du site et ensuite les acheteurs vous contactent directement (pas de notion ou de discours sur la garantie ou la sécurité de la transaction). Le Bon Coin pourrait être une sorte de Craigslist à la française.

Quoiqu’il en soit le match Priceminister / Le Bon Coin est un bon exemple de transfert de trafic, regardez bien les courbes ci-dessous ne trouvez pas que le trafic des deux sites est constant mais qu’en revanche, l’un progresse au détriment de l’autre?

Source Google Trends
Source Google Trends

Que recherchent donc les internautes sécurité ou simplicité? Personnellement je pense que la simplicité est l’une des clé de réussite la plus importante.

Ci-dessous une comparaison des homepage des sites évoqués dans ce post :

eBay
eBay
Priceminister
Priceminister
Le Bon Coin
Le Bon Coin
Craiglist
Craiglist

Pour information, le site Le Bon Coin est édité par la société Editions Aixoises Multimédia (appartenant à Spir)qui a généré un CA d’un peu plus de 600k€ en 2007 et vu l’évolution du trafic du site (plus d’un million de visiteurs par jour) je pense que les CA de 2008 et de 2009 seront bien plus importants.


SIMS 3 piraté 180,000 fois en seulement 3 jours

SIMS 3 fait donc plus fort que Spore en nombre de téléchargements illégaux sur la période de lancement du produit qui n’avait été téléchargé « que » 400,000 fois en une semaine. Théoriquement cela représente pour EA (l’éditeur du jeu) une perte de 9 millions de dollars.

Les sims 3
Les sims 3

Certains en voyant ces chiffres vont se dire que c’est moche de pirater, qu’EA perd beaucoup d’argent sur ce coup avec le P2P mais je pense plutôt le contraire. Premièrement, les personnes qui ont téléchargé SIMS3 ne l’auraient certainement pas acheté s’il n’avait pas été disponible sur les réseaux emule ou bittorrent (donc pas de CA additionnel pour l’éditeur). Ensuite en téléchargeant ce jeu illégalement (je sais c’est mal) ces utilisateurs participent indirectement au marketing de l’éditeur en parlant du jeu à leurs connaissances qui ne sont pas tous des pirates dans l’âme et qui achèteront le jeu légalement dans le commerce.

Alors plus un jeu est téléchargé plus il sera populaire et plus l’éditeur gagnera de l’argent. C’est donc un cercle vicieux, si le jeu est bon il sera téléchargé massivement et les ventes décolleront mais si c’est un nanard ceux qui l’ont téléchargé le désinstalleront, les critiques seront sans pitié et cela sera un bide commercial (mais on dira quand même que c’est la faute des pirates), cherchez l’erreur…


20 millions d’euros de subvention pour les projets web 2.0!

Voilà une très bonne nouvelle, Nathalie Kosciusko-Morizet lance deux appels d’offres l’un sur le serious gaming et l’autre sur le web 2.0. Concrètement l’objectif de ces appels d’offres est d’aider des projets dans ces thématiques à travailler sur de la R&D et ainsi financer une partie de leur développement. 10 millions d’euros sont destinés au serious gaming et 20 millions pour le web 2.0 des montants très significatifs pour l’industrie du web.

Attention les délais sont très courts pour déposer votre dossier :

-dépôt des candidatures du 27 mai au 6 juillet
-examen des dossiers du 7 juillet au 30 août
-annonce des projets sélectionnés au mois de septembre
-signature des conventions de financement avant la fin 2009

Les critères de sélection pour l’AO du web 2.0 sont :

originalité du projet, contenu technologique ou / et services innovants par rapport à l’état
de l’art et au marché ;
− ouverture de l’application ou du service notamment par le biais d’APIs, respect des standards existants, ou diffusion du code en open source, pour garantir une diffusion aussi large que possible ;
− qualité du partenariat (complémentarité des partenaires, etc.) ; la présence de PME sera particulièrement appréciée ;
− viabilité et réalisme technique, financier et économique du projet (capacité financière des partenaires à conduire le projet puis à aboutir à un service commercialisable ; adéquation des solutions envisagées au besoin pressenti et à un marché potentiel) ;
− management du projet (organisation des travaux, gestion des risques, livrables, planification…) ;
− retombées économiques en termes de gains de compétitivité apportés aux entreprises utilisatrices du service (lorsque l’utilisateur visé est une entreprise), de création d’emplois, etc.

La typologie des projets attendus est la suivante : de un à 4 partenaires, une durée d’un à deux ans et un montant d’aide de l’ordre de quelques centaines de millier d’euros.

Comme pour le concours de création d’entreprises innovantes organisé par le Ministère de la Recherche (dont j’ai pu participé 8 fois en tant qu’expert projet) :

Sont éligibles les frais de personnel (chercheurs, ingénieurs, techniciens employés pour le projet de R&D), les amortissements d’équipements et de matériels, les coûts sous-traités, les coûts des brevets ou licences d’exploitation acquis auprès de sources extérieures, les coûts de services de conseil et équivalents utilisés exclusivement aux fins de l’activité de recherche et développement ainsi que les frais supportés directement du fait du projet. Pour les PME seulement, les frais de droits de propriété industrielle (élaboration, dépôt, suivi, traduction des brevets…) sont également éligibles.

Les dépenses de commercialisation ne sont pas éligibles. Les frais liés aux études terrain (déplacements, frais d’hébergement et frais de personnels) permettant d’affiner les usages peuvent être pris en compte au titre des frais de personnels et des frais de missions. Ils devront, le cas échéant, être détaillés respectivement dans le tableau 1 et le tableau 4 des annexes financières du dossier de l’appel à projet. De la même manière, les frais liés aux sociétés de conseil et de prestation (logiciel, électronique, …) sont éligibles, soit en direct, soit en sous-traitance. Dans ce dernier cas, ils seront détaillés dans le tableau 3 des annexes financières. Enfin, les frais liés aux déplacements pour des conférences et rencontres permettant d’affiner la connaissance de technologies sont assimilables à des frais de missions. Ils devront être justifiés et, le cas échéant, détaillés dans le tableau 4 des annexes financières. Pour les laboratoires publics, les salaires et charges des personnels statutaires ne peuvent pas être retenus dans les dépenses éligibles, mais doivent néanmoins être explicités dans le dossier.

Le montant de la subvention évoluera entre 30 et 45% du montant total du programme soumis suivant la nature du postulant (PME, groupement…).

Le règlement de consultation est disponible sur cette page et aussi ci-dessous :

Une très bonne initiative de Nathalie Kosciusko-Morizet, alors maintenant à vous de jouer pour présenter des projets qui valent le coup! Si vous avez besoin d’aide pour le montage du dossier vous savez où me trouver!


Essouflement du marché des netbook, effet de mode ou pas?

Le marché des Netbook que l’on annonçait comme étant celui qui permettait aux fabricants de PC de maintenir leurs ventes (tout en dégradant leurs marges) semble ne pas aller aussi bien qu’à la fin de 2008 qui était boostée par les fêtes de fins d’année. En effet selon le cabinet DisplaySearch, les ventes de Netbook sont en baisse de 26% sur le premier trimestre 2009.

mini-pc

Alors quelles sont les hypothèses possibles?
-Premièrement le premier trimestre n’est pas le meilleur trimestre de l’année pour l’équipement informatique
-Les geeks sont maintenant équipés
-Les netbooks répondent à une attente mais pas suffisamment (clairement pour moi c’est trop petit comme PC)

Quoiqu’il en soit le marché des netbook a peut être atteint un plateau avec une représentation en volume de 20% du marché total des ventes de PC.

Si vous avez d’autres idées, les commentaires sont là pour cela!


Pourquoi Blackberry limite-t-il son app store à seulement 3 pays?

Comme vous le savez très certainement Blackberry a lancé il y a quelques temps son app world comme Apple avait pu le faire il y a bien longtemps. Mais à l’inverse de celui d’Apple, celui de Blackberry est limité à trois pays pour l’instant : US, Canada et UK. Bon jusque là il n’y a pas trop de problème, on ne peut pas en vouloir à RIM de tester son concept de magasin virtuel uniquement sur des zones qu’ils connaissent bien mais cela devient un peu plus énervant lorqu’un éditeur décide de mettre uniquement son application sur cette plateforme, rendant de ce fait le téléchargement impossible pour tous ceux qui n’habitent pas dans les bons pays.

blackberry-app-world

Le dernier en date est Evernote qui propose un logiciel de gestion de tâches, de prise de note, de sauvegarde d’informations plutôt bien fichu et qui est surtout multiplateforme : web, desktop, iphone et maintenant blackberry mais uniquement pour ceux qui sont aux US, Canada et UK. Si vous lisez les commentaires sous la note annonçant le lancement de cette application sur les blackberry vous verrez que peu en disent du bien et beaucoup se plaignent du fait que l’application ne soit disponible que sur l’app world de Blackberry. Une stratégie un peu loupé de la part d’Evernote qui au final ne marquera pas les esprits des utilisateurs non couverts par l’app world…

Donc si jamais vous aviez à utiliser ces plateformes pour mobiles (microsoft, blackberry ou apple), n’oubliez pas les utilisateurs non couverts sinon ils vous feront part de leur mécontentement…