Categorie : Réflexion Business

Pour Apple la fonctionnalité doit faciliter l’acte d’achat

Lors de la Keynote d’Apple d’hier avec le grand retour de Steve Jobs beaucoup attendaient la présentation d’une tablette mac mais rien de tout cela… Pour une fois la rumeur s’est lamentablement plantée! Les annonces d’hier portaient principalement sur la gamme d’ipod d’Apple. Parmi toutes les nouveautés : vidéo pour le nano, Genius ou VoiceOver, la fonctionnalité radio est un bel exemple de développement technologique qui va permettre de générer plus de chiffre d’affaires pour Apple.

ipod-nano-fm

Tout d’abord cette fonctionnalité appelée « FM radio » n’est pas une radio comme les autres, vous ne faites pas que capter un signal hertzien mais bien plus. En effet, la radio sur l’ipod nano intègre un système de catch up permettant un léger différé de la diffusion, ensuite vous pouvez taguer les titres que vous avez aimés (l’application Shazam va perdre un peu d’intérêt) et ensuite vous allez pouvoir acheter ces titres sur itunes!

Apple ajoute une fonctionnalité, demandée depuis longtemps par les possesseurs d’ipod, améliore les fonctionnalités (catch up et tag) et enfin monétise la fonctionnalité grâce à itunes, c’est une approche brillante qui intègre une notion de retour sur investissement directe (n’oublions pas que ces fonctionnalités se font à prix égal, voir à prix inférieur par rapport à la précédente gamme d’ipod).


Twitter humanise la technologie RSS!

L’un des titres de Techcrunch US d’aujourd’hui était « Le RSS est définitivement mort… » suite à l’arrivée chez Twitter de Dick Costolo ex CEO de Feedburner (service de flux RSS racheté par Google 100M$). Je pense que cela révèle un point fondamental sur l’appropriation des flux RSS par les internautes. La technologie RSS est formidable et a révolutionné les usages d’Internet en donnant la possibilité d’être au courant presque en temps réel des informations publiées sur les sites.

Malheureusement cette technologie RSS est bien une technologie et pas un produit (la différence est de taille). Certaines société comme feedburner ont essayé d’en faire un produit mais l’image du RSS est restée celle d’une technologie complexe à mettre en oeuvre. Pour ma part je dois être abonné à plus de 300 flux RSS et voici mon usage :

From your 362 subscriptions, over the last 30 days you read 86 items, starred 10 items, shared 0 items, and emailed 0 items.

Minable comme utilisation des RSS alors que je vais énormément de veille sur Internet… Alors pourquoi je ne consulte plus mon Google Reader? En voila une bonne question, c’est vrai que je me suis rabattu sur des services qui filtrent l’information pour moi, cela me permet de ne pas me disperser, d’aller à l’essentiel de l’actualité et puis je cherche aussi beaucoup d’informations (autre que celles liées à l’actu) pour mon usage, parfois cela me permet d’en faire un article.

Le problème avec le RSS c’est que vous vous abonnez à sites internet et pas forcément des personnes et il n’y a pas à dire un site internet reste moins humain qu’un humain! C’est là que Twitter apporte un côté sympathique à la technologie RSS. Suivre sur Twitter une personne (ou une société) qui a un blog permet d’avoir accès à des informations qu’elle vous communique directement, ses humeurs mais aussi les mises à jour de son site Internet si elle diffuse son flux RSS dans Twitter. Ce mix d’information est parfait selon moi, on a de l’info premium, celle du site et parfois des tuyaux bien renseignés, le tout rédigé par un humain! Regardez, je le faisais remarquer hier, Google humanise ses tweets alors qu’ils ne font que diffuser leurs articles de blogs (comme un flux RSS).

Twitter-rss

Aujourd’hui je ne suis pas beaucoup de personnes sur Twitter (moins de 30) sur mon compte perso (@henrilabarre) et un peu moins de 300 sur mon compte pro (@2803media), peut-être qu’il faut être sélectif pour que Twitter ne deviennent pas un google reader pour ainsi ne pas y passer un temps important pour en tirer la substantifique moelle…

Mon conseil, ou plutôt ma pratique actuelle du RSS, serait de lire des agrégateurs d’informations qui font le boulot pour vous, des médias en ligne et de suivre quelques personnes sur Twitter et surtout de ne plus ouvrir Google Reader (que j’utilise avec Feedly d’ailleurs) chose que je fais sauf pour faire ma veille pour mon blog de décoration.

Bon après on va essayer de ne plus parler de Twitter…


Google facilite la recherche des professionnels avec Google StreetView

Google investi depuis longtemps du temps et de l’argent dans le business du local search (un marché énorme croyez moi), le principe même de celui-ci est de positionner des professionnels sur les cartes de Google Maps et ainsi commercialiser l’espace publicitaire de la page (comme c’est déjà fait). Ce business était il y a encore peu de temps la chasse gardée de PagesJaunes et des autres éditeurs d’annuaires français, Google comme à son habitude vient tranquillement perturber ce marché.

Après avoir positionné les professionnels (coiffeurs, dentistes, pizzeria, etc) sur les cartes 2D, Google profite de sa fonctionnalité Google StreetView pour afficher les professionnels directement dans le contexte de la rue. C’est efficace et tellement plus parlant. Imaginez que vous voulez allez dans un restaurant mais que nous ne connaissez pas le quartier, rien de plus simple maintenant il suffit de lancer le streetview et de voir où se situe le restaurant sur la photo et ainsi vous faire une idée de l’endroit.

Voici à titre d’exemple le StreetView situant ma société (non je ne suis pas boucher, mais bien consultant en stratégie!), cliquez sur ce lien pour le voir dans l’application Google Maps.

2803-MEDIA-LYON

D’ailleurs pour intégrer les coordonnées de votre société c’est simple il suffit de remplir ce questionnaire, dernière précision c’est entièrement gratuit comme service…


Ebay veut concurrencer le bon coin

Depuis mi-juillet, Ebay (France) a profondément évolué d’un point de vue stratégique en ajoutant la rubrique des petites annonces. Ebay teste donc un nouveau positionnement très différent de celui de ce qui a fait la force du site depuis son origine : les enchères. Le changement est tellement important que dès la page d’accueil Ebay vous propose deux univers celui historique des enchères et celui des petites annonces.

Une fois cliqué sur l’univers des petites annonces vous allez découvrir un tout autre Ebay. En effet, adieu les enchères, les systèmes de recommandation des utilisateurs, des login et mot de passe à vérifier, Ebay a adopté un style très Le Bon Coin pour cette univers petites annonces. Ainsi déposer une annonce prend un temps comparable à celui du Bon Coin, la mise en forme est épurée, propre, vraiment jolie (rien à voir avec le design vieillissant du Bon Coin) :

ebay-annonces

Le système de mise en ligne a été entièrement revu avec de la simplicité partout pour faciliter le process. Donc parmi les nouveautés apportées par cet univers des petites annonces, il n’est pas nécessaire d’avoir un compte Ebay, un simple email suffit, on peut mettre gratuitement (eh oui tout est gratuit comme sur le bon coin) jusqu’à 5 photos, écrire son texte de présentation, choisir sa région et insérer ses coordonnées de contact. Le tout pour un résultat très bien fichu :

Mon annonce sur ebay
Mon annonce sur ebay
Mon annonce sur le bon coin
Mon annonce sur le bon coin

Pour trouver des produits, Ebay propose deux options dans son moteur de recherche : les enchères ou les petites annonces. Une des différence en la faveur d’Ebay est que le filtre régional s’applique sur des résultats nationaux si vous n’avez pas choisi de région avant de lancer la recherche.

ebay-listing

Un nouveau positionnement qui en dit long sur l’évolution du marché des enchères et de la force du Bon Coin sur le secteur. Ebay a du bien réfléchir avant de mettre en ligne ce système car les revenus (publicitaires uniquement) ne seront pas les mêmes car sur les petites annonces il n’y a pas de commission (le business model d’Ebay). Une affaire à suivre de prêt notamment sur les aspects trafic (voir les courbes ci-dessous qui en disent long sur le problème d’Ebay).

trafic-ebay

NB : finalement c’est sur le bon coin que j’ai vendu ma voile…


Le torchon brûle entre Apple et Google

Hier encore Eric Schmidt, actuel CEO de Google, siégeait au conseil d’administration d’Apple mais les choses ont changées comme le précise le communiqué de presse d’Apple. Les stratégies des deux sociétés, hier amies, ont évoluées et d’un statut de société IT elles sont passées à celui de sociétés concurrentes.

CP-Apple

Alors qu’est ce qui a pu se passer comme fait pour arriver à la démission de Schmidt du board d’Apple?

Historiquement Google gérait un moteur de recherche et Apple fabriquait des ordinateurs. Mais depuis quelques temps la diversification des deux sociétés fait qu’elles se retrouvent frontalement sur certains marchés comme celui des mobiles ou encore celui des OS d’ordinateurs.

Google
OS téléphone mobile : Android (open source)
OS ordinateurs : Chrome OS (open source)
Application de téléphonie : Google Voice
Apple
OS téléphone mobile : Iphone OS
OS ordinateurs : Mac OSX
Partenariat avec des opérateurs telco

La semaine dernière Google a constaté qu’Apple avait refusé l’application Google Voice pour l’Iphone pour des raisons obscures d’application redondante par rapport à l’app store. La vraie raison de ce refus étant très certainement qu’Apple et ses partenaires telco (AT&T) ne doivent pas voir d’un bon oeil que Google les place en fournisseurs de base en leur enlevant la relation avec le client final. Ce refus d’Apple a réellement énervé les dirigeants de Google qui ont décidé de saisir la FCC pour invalider le refus d’Apple. La réponse d’Apple a été sans équivoque puisqu’Eric Schmidt se faisait remercier dans la foulée du board d’Apple.

Je crois que l’on peut dire que la guerre est ouverte et que les deux sociétés sont maintenant des sociétés concurrentes aussi bien sur le marché des mobiles que celui des ordinateurs.


Les nouveaux entrants de la téléphonie mobile, stars de la rentabilité

Voici une étude intéressante de la part de Brian Modoff de la Deutsche Bank (via WJS) qui présente les parts de marché des fabricants de téléphones mobiles versus la rentabilité de chaque acteur, et fait étonnant les nouveaux entrants comme RIM (blackberry) et Apple s’en tirent vraiment très bien avec des rentabilités exceptionnelles au regard de celles des autres acteurs (qui pour beaucoup ne sont même pas rentable). Seul Nokia fait figure d’exception dans la famille des industriels historiques.

iphone

D’ailleurs l’étude révèle que RIM et Apple ne représentent que 3% des parts de marché de la téléphonie mais captent 35% des résultats d’exploitations de l’industrie… Cette répartition s’explique par le fait que ces deux sociétés sont positionnées sur le marché des téléphones high end (haut de gamme), segment de marché sur lequel les prix se maintiennent et surtout sur lequel la rentabilité par appareil est élevée. Un iphone se vendant en moyenne 400$ et un blackberry 200$ au US, alors qu’un téléphone de base se négocie autour de 100$ dixit l’étude.

L’année 2009 serait encore plus profitable pour les deux sociétés avec une prévision d’une part de marché de 5% et 58% des résultats d’exploitation, de quoi faire pleurer certains industriels…

Ce que l’on peut en conclure c’est donc que pour pénétrer un marché complexe (celui des téléphones étant un bon exemple), il vaut mieux attaquer ce dernier par le haut car il n’implique que très rarement des volumes importants au début donc ne met pas en défaut la société en terme de moyen industriel à mobiliser et présente des marges confortables (si l’analyse de la valeur a bien été effectuée). Une fois les positions acquises sur le haut de gamme un glissement vers le moyen de gamme permet d’assoir la croissance de la société, regardez ce qu’a fait RIM c’est un très bon business case avec un début sur le segment professionnel en haut de gamme et maintenant une attaque des particuliers avec des téléphones moins chers et plus adaptés aux consommations grand public…


Google se transformerait il en Microsoft?

Depuis quelques temps, la communication de Google me fait penser à celle de Microsoft qui a pour particularité d’être basée sur des effets d’annonces permettant de donner des perspectives aux utilisateurs mais surtout à la communauté financière. Le principe de ces annonces est de dire qu’une nouvelle version ou un produit sortira à telle date (quitte à repousser fréquemment la date si des retards sont constatés).

Google commence à partir dans cette voie alors qu’il y a encore un an, la société avait pour habitude de lancer des produits tout en communicant dessus. Maintenant, les temps changent et surtout la taille des projets de Google devient de plus en plus importante et nécessite donc des équipes plus grosses donc plus d’investissement au final. Prenons par exemple l’annonce (j’allais écrire la sortie) de Google Chrome OS qui sera un système d’exploitation pour netbook (marché auquel je ne crois plus tellement par ailleurs) et qui ne sera disponible qu’à partir de mi 2010, réflexion aussi valable pour Google Wave.

Je pense que l’une des forces de Google était d’étonner le marché avec des sorties de produits à des rythmes soutenus… Savoir que dans quelques temps Google va proposer un OS pour netbook me fait une belle jambe mais ne me bluffe pas comme en son temps la sortie de Chrome (disponible le lendemain de l’annonce) … Alors plutôt que faire des effets d’annonce, étonnez nous!


The Piratebay revendu, la fin d’une ère?

Si vous ne la savez pas The Piratebay, le site pirate qui a fait énormément de bruit un peu comme Napster à son époque, et qui a été revendu hier pour un montant de 7,8 millions de dollars ce qui en soit n’est pas énorme mais les fondateurs (Gottfrid Svartholm, Fredrik Neij et Peter Sunde) avaient décidés de ne pas faire d’argent avec le site et le service et que de ce fait l’argent irait intégralement à une fondation qui ne sera pas gérée par les fondateurs de TPB…

Thepiratebay.org
Thepiratebay.org

Bref, là n’est pas le débat. Ce qui est étonnant c’est que TPB est sans aucun doute le site le plus connu par les pirates pro ou en herbe, (plus de 2 millions d’utilisateurs sur le site) et il se fait racheter comme cela par Global Gaming Factory X AB qui veut en faire quelque chose de légal… De ce fait TPB ne stockera plus de fichiers torrents, un point nécessaire pour aller vers la légalité (pas de fichier sur les serveurs = pas d’infraction), une légalité qui sera basée sur des fichiers illégaux si l’on en croit certains bruits sur Internet.

A priori certains utilisateurs du service de The Piratebay ne sont pas hyper content et le font savoir dans les commentaires de l’article du blog annonçant le rachat du site… On peut les comprendre… Mais la magie d’Internet fait qu’un nouveau acteur va prendre rapidement la place de thepiratebay dans les mois à venir j’en mets ma main à couper.

L’interview de Peter Sunde par Tomas Wennström est ci-dessous, la réaction à chaud est intéressante et vaut une écoute :

[audio:http://www.whatsnext.se/podcasts/podcast_peter%20sunde.mp3|titles=TPB l’interview]

Donc ce que j’en pense c’est que peut être pour une fois une offre légale sera intéressante (relisez mon articles sur les sites de streaming en ligne et ma conclusion sur les offres actuelles de VOD), reste à voir les modalités d’accès à cette offre… Mais le scénario le plus probable est que dans quelques mois les fondateurs de TPB ne supportent plus leur nouveau boss et quitte le navire (elle est facile je vous l’accorde) et qu’ils remontent un service encore plus abouti. Par ailleurs un nouveau site ou un challenger actuel pourrait reprendre le flambeau ainsi que les 2 millions de membre de TPB.

Par ailleurs si jamais vous souhaitez que votre compte soit effacé, eh oui les nouveaux propriétaires sont maintenant des gens réglos, c’est possible TPB va proposer aujourd’hui une interface pour supprimer vos comptes.