Categorie : Réflexion Business

Pourquoi Google est devenu ce qu’il est aujourd’hui?

Voilà une bonne question : Comment Google a t-il fait pour devenir le géant qu’il est aujourd’hui? Je pense que personne n’a de réponse précise mais on peut néanmoins lister quelques raisons à l’origine de ce succès :

  • Un produit avec une proposition simple : un moteur de recherche, une boite de recherche
  • Une technologie efficace basée sur des algorithmes, c’est d’ailleurs l’un des remparts de Google
  • Un positionnement marché qui sur le core business n’a pas bougé d’un iota
  • Une culture du test à l’américaine, on teste et si cela ne prend pas on arrête et on transforme le truc en open source (cf les nombreux projets de Google qui ont été stoppés)
  • Une logique de sortie de produits connexes au core business et qui déservent le métier historique de Google : la publicité
  • Une capacité à acheter les leaders s’ils sont meilleurs que les services de l’entreprise
  • Un recrutement très élitiste, leur objectif est d’avoir les meilleurs éléments
  • Des ergonomies simples sans fioriture avec un culte du minimaliste

Donc si on résume : Google a développé un produit simple avec une seule fonctionnalité, a créé une galaxie de services au service du business model, a bâti une forte compétence technologiques et pratique la culture du test. Finalement c’est presque facile?


Le marché des GPS seconde monte en perdition

Lors de la sortie de la solution de navigation made by Google j’avais émis l’hypothèse que le marché des appareils GPS en seconde monte vivait très certainement ses derniers mois. En effet, l’intégration de la fonction GPS directement dans la voiture (25% d’équipement a priori) ou dans le smartphone rend bien évidemment inutile l’achat d’un GPS comme ceux de Tomtom par exemple. Nokia avait suivi le mouvement de Google en offrant la fonction GPS (Ovi Maps) à tous les acheteurs de smartphones Nokia.

Selon les analystes de Berg Insight le marché des GPS seconde monte sera de 42 millions d’unités en 2011 alors qu’il était à 40 millions en 2010 et de 30 millions en 2015, des chiffres qui annonce le déclin du marché. Certes les acteurs du GPS comme Tomtom tentent de s’intégrer dans la première monte du véhicule ou bien dans le smartphone avec des applications payantes comme celle de l’iphone. Un repositionnement qui ne doit pas être évident à gérer.

Via New York Times


Augmentations et primes chez Google

Voici une information qui a du ravir les employés de Google qui se sont vu annoncé il y a quelques jours qu’ils allaient tous toucher une prime de vacances de 1000$ et avoir au minimum une augmentation de 10% de leur salaire. Alors pourquoi tant de générosité de la part de Google?

Plusieurs raisons me viennent à l’esprit. La première est que Google fait des profits records et qu’il est difficile de ne pas « remercier » les salariés qui contribuent eux aussi au succès de cette entreprise. Deuxièmement, Google vit actuellement une fuite de ses cerveaux notamment vers l’autre « grande » société du coin, Facebook. Certes la presse parle des départs des dirigeants mais je pense qu’au niveau des ingénieurs et de la base, Facebook doit bien recruter chez son concurrent. Donner une prime et une augmentation généralisée va, au moins pour quelques temps, calmer un peu les esprits.

Notez que cette « petite » prime de vacances va couter la bagatelle de 20 millions de dollars à Google (20,000 salariés vont en bénéficier).

Source SAI


The Bootstrapper’s Bible ou comment monter une boite sans argent

Je viens de remettre la main sur l’ebook de Seth Godin (2004) sur le concept du Boostrapping qui en quelques mots défini le principe de création d’entreprise sans avoir d’argent, ce que beaucoup de sociétés devraient essayer de faire avant de chercher des fonds… Ce livre est très intéressant pour tout entrepreneur qu’il soit en phase de réflexion ou bien déjà lancé.

Ce livre est sous la forme d’un ebook car à l’époque il avait été un échec (moins de 10,000 ventes) et Seth Godin a décidé pour notre plus grand bonheur d’en faire une version ebook gratuit téléchargeable sur changethis.

Alors comment définit-on un bootstrapper?

1-Il n’a rien à perdre
2-Il se contente des petits poissons
3-Le président est dans l’action
4-Il fait de la R&D rapide
5-Il a le rôle de l’opprimé (sur le marché)
6-Il a de faibles charges
7-Et il a du temps

Donc si vous avez quelques heures téléchargez cet ebook et lisez le!

Par ailleurs pour ceux qui lisent cet article sur le site, sachez que je viens d’ajouter une section bibliothèque (en haut dans le menu) avec quelques lectures intéressantes autour des sujets du marketing, de la stratégie, du web, webdesign et de la création d’entreprise. Cette section est actualisée en fonction de mes lectures ou des recommandations que l’on a pu me faire. Bonne lecture!


Savoir vendre sa société au bon moment

Dans l’univers des blogs traitant un peu de high tech, la vente de techcrunch à AOL pour un montant de l’ordre de 25M$ (d’après la rumeur) est un point intéressant car avant d’être un blog, techcrunch était une entreprise avec des produits et des marchés à servir et ils ont su se vendre au plus haut (d’après moi). Savoir se vendre au bon moment est justement une question que tout entrepreneur doit se poser au cours de son aventure. Prenons deux exemples qui vont bien illustrer ma pensée du matin sur le sujet.

Le premier est celui de la société K-Mobile (Kiwee) fondée par Jean Baptiste Rudelle (Critéo maintenant) qui a été revendue en 2004 au plus haut du marché du business de contenu pour les mobiles (logo, sonnerie et tout ce que l’on pouvait mettre à l’époque sur un mobile). Depuis, le marché a légèrement changé (arrivé des réseaux sociaux, des applications pour smartphones) et il aurait contraint la société à réinvestir lourdement pour se repositionner sur les contenus pour réseaux sociaux. Mais comme la société a été vendue, c’est American Greetings qui a payer se repositionnement de Kiwee. Rudelle a donc vendu au bon moment avant que le marché ne mute, un bel exemple de sortie au plus haut de mon point de vue.

Second exemple, celui de Digg. Souvenez vous il y a quelques années Digg avait fait la fine bouche en refusant des propositions d’acquéreurs comme Google. Certes ces derniers ne proposaient pas les 200M$ attendus par les fondateurs de Digg mais le chiffre ne devait pas être si moche que cela non plus. Depuis Digg sombre de plus en plus jour après jour (encore plus depuis la sortie de leur 4ème version) et surtout plus beaucoup d’acquéreurs ne sont plus intéressés par l’entreprise, le marché s’est déporté vers Twitter. Les chances de sorties pour les fondateurs de Digg sont à mon avis de plus en plus minces, ou alors à un prix extrêmement bas.

Alors vous me direz que cela n’est pas évident de sentir qu’un marché est mature et que sa société est au max de son potentiel (en étant indépendant) et de prendre la décision de vendre. Oui c’est bien vrai mais c’est à ce genre de décision que l’on voit les bons entrepreneurs!


Orange veut son propre OS sur les téléphones qu’il vend

Voici une information pour le moins étonnante dans le contexte du marché de la téléphonie mobile : Orange associé à Vodafone, Telefonica et Deutsche Telekom pourrait développer son propre système d’exploitation. Dans un monde et un marché naissant cela aurait été une très bonne idée, encore faut il comme postulat de base que ce système d’exploitation soit bon, ergonomique et réponde aux attentes des clients (ce qui reste à prouver car l’opérateur n’est rarement bon pour faire un OS).

Bref aujourd’hui Orange a compris qu’il avait fait rentrer le loup (la meute même) et qu’il était entrain de se faire tondre et de perdre la relation client ce qui faisait sa force. Aujourd’hui un opérateur c’est un fournisseur de service téléphonique, qui subventionne des téléphones et qui gère la facturation (le billing) et puis c’est tout… Il y a quelques années le système était très verrouillé et personnes ne pouvaient rentrer, aujourd’hui tous les services sont gérés par des tiers qui n’étaient pas sur le marché 5 ans auparavant : Google et Apple.

Sur le principe l’idée d’Orange est bonne mais ils auraient du l’avoir il y a 5 ans, mais bon on ne refait pas l’histoire comme cela!

Source le figaro


Comment devenir un acteur de poids quand on est tout petit, le cas du télépéage

Voici une réflexion issue d’un cas concret et d’un marché facilement compréhensible : celui de la vente de services de télépéage. Néanmoins ce raisonnement est valable aussi dans d’autres univers comme la téléphonie par exemple.

La problématique actuelle des exploitants d’autoroutes est de convertir les usagers au télépéage car premièrement c’est plus rentable pour l’exploitant, ce dernier va aussi apprendre sur les habitudes des usagers, il pourra par la suite construire une offre de service en adéquation. Et pour les usagers du réseau autoroutier qui ont un badge télépéage c’est un vrai plus : ils n’attendent plus, gagnent même du temps par rapport aux autres véhicules et finalement ils sont contents de ne presque plus s’arrêter au péage pour payer.

On le constate ce modèle fonctionne bien l’exploitant et l’usager sont gagnants. En revanche, ce nouveau service est (trop) souvent facturé à l’usager (achat du badge et abonnement) alors que finalement c’est l’exploitant qui y gagne : plus de personnel dans les gares de péage, plus de bouchons donc moins d’accidents, donc moins d’interventions. Certes l’exploitant va dire que le badge coute cher, que la mise en place du site internet et de la gestion du compte client (qui n’existait pas avant) est aussi à financer mais bon il ne faut pas prendre les consommateurs pour des chèvres non plus…

Le business du télépéage fonctionne aujourd’hui parce qu’il est unifié au niveau français, de ce fait avec votre badge APRR vous pouvez rouler jusqu’à Lille tout en étant reconnu ceci quelque soit l’exploitant du réseau autoroutier. Si vous avez pris votre véhicule cet été vous avez certainement vu des publicités pour le télépéage aussi bien en gare que sur les panneaux d’information (destinés théoriquement à l’information voyageur et pas à la publicité). Ces dernières proposaient une offre Liber-t spéciale avec 6 mois d’abonnement offert. Certes l’abonnement mensuel n’est pas très élevé mais l’offre minimale vous coutera environ 1,5 euros TTC par mois (2€ pour la facture papier) si vous empruntez au moins une fois l’autoroute dans le mois. Finalement cela n’est pas si cher que cela mais cela fait 18 euros au maximum, ajoutez à cela le badge à 10 euros, la première année vous coutera au maximum 28 euros. C’est donc l’offre officielle des plus grands exploitants.

En France d’autres exploitants se sont vu confier des portions d’autoroutes bien plus petite d’un Paris-Lyon. Prennez par exemple l’exploitant de l’axe Rouen-Alencon (depuis 2005), ALIS, ce dernier n’opére que 125 kilomètres de bitume, mais est compatible avec le système de télépéage. Alors comment peut il se démarquer et devenir un acteur plus important dans le business du télépéage comparativement au nombre de kilomètres exploités? Très facilement en fait, grâce à un changement de paradigme, tous ces petits exploitants s’ils sont malins peuvent devenir des acteurs nationaux avec plus de poids dans ce nouveau marché qu’est le télépéage. En effet, ALIS (l’exploitant près de Rouen) propose une offre de télépéage (compatible nationalement) mais complêtement gratuite : pas de badge à payer et pas d’abonnement mensuel. Bref un service avec un modèle économique cohérent pour l’utilisateur du réseau. Pourquoi font-ils cela? Tout simplement parce qu’ils sont petits, ils doivent être rentables j’imagine et qu’ils peuvent très facilement attirer une base de clients supérieure à la capacité de leur réseau de bitume exploité.

Aujourd’hui on compte 3 millions abonnés (chiffre à fin 2009) nationaux au télépéage pour les 8627 km du réseau autoroutier. On a donc un ratio de 347 abonnés télépéage par kilomètre au niveau national, je suis certain qu’avec leur offre ALIS va avoir un ratio au km plus important à terme (on peut prendre un badge chez eux en habitant lyon, cf mon cas perso).

Aujourd’hui il est difficile de dire à quoi cela va servir d’avoir plein d’abonnés télépéage mais rappelez vous que c’est celui qui facture un client qui est important dans une économie de marché (pensez à votre opérateur téléphonique). Donc être petit mais avec une approche différenciante du business model peut vous permettre de devenir un acteur plus important que ce que vous auriez pu être en faisant comme tout le monde. L’innovation dans le business model est un facteur de gain de part de marché.

Merci à Pierre et Aurélie pour m’avoir soufflé le sujet et le bon plan du télépéage gratuit.


Pour construire un site leader il faut de la notoriété

Sur Internet il est difficile de savoir si un site est un site important ou bien un site avec trois visiteurs par jour. Heureusement les leaders se reconnaissent finalement assez facilement car certains signes ne trompent pas sur le leadership du site dans son domaine. Je discutais de ce sujet hier avec un ami qui me demandait pourquoi Le bon coin était devenu la référence du secteur de l’annonce sur Internet (au passage si vous avez des idées…).

-Premièrement, un site leader est un site dont on parle avec ses amis, en famille, bref on cautionne le site en parlant de lui. Cette phase est une vraie preuve du leadership du site, il sort du virtuel pour vivre dans le monde offline.

-Deuxièmement (résultat du premièrement), un site leader est principalement recherché pour son nom dans Google. Prenez le bon coin, vente-privé, fnac… Tous ont pour mot clé dans le top 10 des plus importants leur propre nom. Ceux qui n’ont pas leur nom dans leur top 10 ne sont pas des sites leaders. Pour le vérifier, faite un coup de Google Trends Website pour voir les mots clés

-Troisièmement, un leader est un acteur qui aura assaini le marché en excluant les concurrents. Prenez Vente Privée, il y a encore quelques temps tout le monde montait des sites de ventes privées, aujourd’hui le modèle n’existe que pour un seul site. Idem dans le marché des petites annonces, l’acteur qui se positionne aujourd’hui est bien courageux et devra être très innovant.

-Quatrièmement, un site leader est un site qui aura compris les attentes des utilisateurs en terme d’ergonomie et de fonctionnalités. Parfois il est très moche mais finalement cela répond aux attentes des utilisateurs. Donc le design d’un leader et à l’image des utilisateurs.

Un site qui est référent sur son domaine est donc un site qui s’affranchi des problématique de référencement, ou du moins qui compose avec mais dont la proposition de valeur (pour son client) est réelle et n’est pas le fruit d’une formule magique pour positionner le site sur les moteurs de recherche. Bref un leader est un site avec une notoriété forte et établie qui s’est souvent construit grâce à une marque (le nom du site le plus souvent) et une proposition adaptée aux attentes des utilisateurs.