Première matinée à Capital IT

8 commentaires sur “Première matinée à Capital IT”

  1. Bonjour Ludovic,

    La présentation de xwiki a été très factuelle (dans le bon sens du terme) et je pense que c’est ce qui était attendu par le public VC de Capital IT. Les références clients et utilisateurs que tu as mis en avant crédibilisent bien le projet d’entreprise. Sur le business model (le point sur lequel les investisseurs peuvent tiquer) tu as bien souligner le fait que la tendance est à monétiser l’open source mais c’est encore aujourd’hui difficile ou pour être plus précis peu de boites dans le monde arrivent à gagner suffisamment d’argent avec de l’open source! A priori si j’en crois tes ref corporate tu peux y arriver. Voila pour un rapide retour de ma part…

  2. Merci pour le retour.

    Pour contribuer sur l’histoire des business model, je pense surtout que le gros problèmes de beaucoup de boîtes web 2.0 c’est ce que Jeff à appelé les « feature company », qui essayent de faire une fonction très bien et de la vendre à quelqu’un.

    En final le résultat, c’est que la société n’intègre pas dans son plan de travail la monétisation de son travail dans un monde surchargé par les offres gratuites et surtout que l’on retrouve 10 projets par features qui ont du mal à se différencier.

    Le bon exemple est le Calendar 2.0 avec 5 projets et maintenant un lancement par Google d’un offre développée en interne.

    Je suis convaincu aujourd’hui que Google est trop avancé sur son infrastructure technologique pour bien valoriser des technologies « back-end ». Par contre ils peuvent encore acheter du know-how, de la technologie front-end et des bases d’utilisateurs. Donc aujourd’hui il faut être très prudent avec ces features companies, car le risque commence à être important qu’elles ne trouvent pas d’acheteurs.

    Par contre quand les entreprises reflechissent à la monétisation, le problème principal n’est pas à mon sens le business model mais plutôt la concurrence. Il n’y a pas de place pour beaucoup de monde dans ces modes viraux. D’autre part pour être rentable avec des modèles comme la publicité la capacité à scaler à faible coûts est aussi critique. Pour certains services cela demande pas mal de R&D. Google à gagné non seulement parce qu’ils ont trouvé une source de revenu mais ils ont aussi divisé le coût d’exploitation par 10 ou 100 créant la rentabilité, seul moyen de développer le marché de la recherche.

    Que ce soit en Web 2.0 ou en Open Source, les revenus élevés sont synonymes de volumes elevés et donc de leadership (mondial). Celui qui prend des grosses part de marché va pouvoir monétiser. Pour les suivants cela sera plus difficile, peut être plus difficile qu’avant. Ceci rend problématique tout cela pour nos startups françaises. Dans le Web 1.0 il etait peut-être plus facile d’être local comme l’on montré Kelkoo et Meetic en prenant le leadership en Europe. Aujourd’hui il forcement plus difficile de prendre le leadership mondial à partir de l’Europe mais c’est possible. Skype l’a montré et Netvibes prend le bon chemin.

    Je pense qu’il ne faut pas confondre « existance de business models » et « capaciter à executer ».

  3. Ludovic soulève plusieurs points intéressants : le web est désormais très concurrentiel, de nombreuses sociétés proposent les mêmes services ; par ailleurs, les services proposés sont trop souvent gratuits, rendant difficile le retour sur investissement de la R&D.

    Pour ma part, moi qui souhaite me lancer dans une aventure entrepreneuriale dans le web avant la fin de l’année, je recherche des marchés de niche où les utilisateurs sont prêts à payer les services qu’ils utilisent sur la base d’abonnements (paiements par CB), d’une part, et d’achats d’impulsion (micro-paiements par SMS), les services gratuits, nécessairement plus limités, ne serviraient alors que de produit d’appel et seraient intégrés au coût de marketing.

    Mais alors qu’il y a tout un tas de services innovants à mettre en place, comme le fait remarquer Ludovic, le danger est de se voir débarquer un géant tel que Google avec un produit ayant coûté quelques dizaines d’années homme de R&D et ayant une base d’utilisateurs potentielle énorme, rafflant de fait un marché complet. Difficile alors, surtout lorsque le concurrent propose des services gratuits pour augmenter sa base d’utilisateurs, de faire front.

    Aussi, personnellement, j’ai tendance à abandonner les (bonnes) idées qui sont, vont ou pourraient être proposées par un gros concurrent. Une autre approche à l’étude est aussi de viser le haut de gamme en proposant du service associé. Lier un service informatique avec de la prestation sur mesure, voici une approche qui n’est pas celle des très gros poissons, tels que Google.

  4. Kwa> Les développements R&D pour le web 2.0 ne coutent plus si chers que cela! En ce qui concerne ton positionnement pour ton projet n’oublie pas que les sorties financières pour les projets web sont aujourd’hui en M&A (revente à google ou yahoo ou encore ebay!). Mais encore une fois cela dépend de ce que tu cherches à faire avec cette boite ;)

  5. Je pense que tu sous-estimes le coût de développement d’un Google Mail, et des services concurrents. GMail est disponible depuis 2004 et les concurrents — Microsoft et Yahoo! en tête — ont lancé leurs projets moins de six mois plus tard. Bref, même sans connaître exactement la taille des diverses équipes, on peut tabler sur plusieurs dizaines d’années homme pour chaque service si l’on intègre la R&D, le développement et la maintenance de ces services.

    Ce que je cherche à faire, et ce que ce soit à titre personnel ou professionnel, c’est de construire des choses utiles. Dans mon domaine d’activité, le génie logiciel au sens le plus large, on vend du vent, du virtuel, du non palpable. Néanmoins, s’il s’agit bien de services ou produits immatériels, ils ont une incidence réelle sur notre façon de travailler ou de se reposer.

    Ma philosophie d’une entreprise, c’est de faire en sorte qu’elle soit rentable dès le jour J de son lancement. Si cela ralentit très largement son développement — l’autofinancement étant nécessairement long pour une petite structure –, c’est aussi le meilleur moyen de s’assurer que la société propose des produits et services en accord avec le marché et donc qu’elle est financièrement viable, que ce soit pour les investisseurs que pour les clients.

    Monter une société dans l’espoir d’un M&A est-il une façon réaliste d’orienter le développement de son entreprise ? Sur la quantité phénoménale de sociétés web les plus diverses, combien profitent d’un M&A réussi ? Quelque chose me dit que c’est une manière bien utopiste de se lancer dans le marché.

    Ayant dirrigé une petite SSII pendant quelques années, j’ai vu que le plus difficile dans une entreprise n’étant pas de créer un produit, mais bel et bien de le vendre. Avoir une entreprise qui ne vend rien, c’est facile. Encore faut-il trouver un moyen de ne pas la laisser couler…

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