Le soutien du cours d’EDF
Une très belle « manipulation » du cours afin de soutenir virtuellement l’action pour éviter un effondrement du cours….Ci joint l’article du Canard Enchainé qui en dit long sur l’opération :
« A peine entrés en possession de leurs actions EDF, plus du quart des souscripteurs n’ont rien eu de plus pressé à faire que de se débarrasser, mardi, de leurs titres au prix où ils les avaient acquis -32 euros. Un pourcentage record de déçus dans l’histoire des privatisations à la Bourse de Paris. Non seulement les nouveaux actionnaires n’ont rien gagné en revendant illico leurs actions, mais ils ont dû payer des frais des frais de vente d’environ 15 centimes par titre. Au moins peuvent ils se consoler en constatant qu’ils n’ont pas perdu grand-chose. Un miracle du libre jeu du marché à la française… La revente brutale de ces 52 809 616 actions d’EDF aurait, en principe, dû faire chuter les cours de plus de 20% et « rincer » sérieusement les nouveaux actionnaires. Gênant pour le gouvernement, qui afait d’EDF une privatisation emblématique. Or il n’en a rien été : le titre EDF a imperturbablement terminé la journée au cours où il l’avait commencée, soit 32 euros l’action. Coïncidence, c’est exactement le prix d’introduction en Bourse annoncé Vendredi 18 novembre par Bercy. MANIPULATIONS BOURSIERES
Et pour cause. On apprend dans la « note d’opération » émise par l’Autorité des marchés financiers (le gendarme de la Bourse) que les banques qui ont mené la privatisation (Calyon, Morgan Stanley, BNP et ABM Amro) peuvent, jusqu’au 16 décembre, « réaliser des opérations à l’effet de stabiliser ou soutenir le prix des actions » d’EDF nouvellement mises sur le marché. En jargon bancaire, cela s’appelle joliment « ravaler » les actions. Cette possibilité existait déjà pour les autres privatisations mais elle n’avait pas été utilisée. Et, pour ceux qui n’auraient pas compris, la note précise : « Les interventions [des banques] pourront aboutir à la fixation d’un prix de marché plus élevé que celui qui prévaudrait autrement. » En d’autres termes, les banques ont racheté massivement des actions EDF pour empêcher leur cours de s’effondrer. Pour quel montant? Secret bancaire. Une opération qui ressemble fort à une manipulation de cours, voire à un délit d’initié, le prix de cession des actions n’étant pas le résultat du libre jeu de l’offre et de la demande mais d’un arrangement entre acheteurs. « Les textes législatifs et réglementaires nous y autorisent », répond, imperturbable, le gendarme de la Bourse. La note de l’Autorité des marchés financiers précise bien que les banquiers ne sont » en aucun cas tenus » de sauver ainsi la mise du gouvernement (et d’EDF) en empêchant la privatisation de tourner au désastre. « Il s’agit d’un contrat moral entre les banques et le ministère des Finances qui les a désignées pour mener la privatisation, en leur accordant de juteuses commissions », explique plus brutalement le responsable d’un important fond d’investissement français. Et si un banquier veut avoir sa part du gâteau lors du prochain train de pivatisation, il a intérêt à se montrer coopératif. Mais les meilleurs choses ont une fin. Le jour où les banquiers cesseront de maintenir les titres EDF sous perfusion, il y aura des dégâts. Pour les petits actionnaires.
En tout cas je me suis bien fait rincer…