Tag : piratage

Hadopi en chiffres…

Voici quelques chiffres sur Hadopi, à un peu moins d’un an d’existence de cette commission de contrôle du piratage en France.

-650.000 emails envoyés
-44.000 personnes ont reçu un second avertissement celui de la récidive donc
-l’autorité à constaté 18,4 millions d’infractions en juin
-Hadopi envoie actuellement environ 4.000 emails par jour, l’objectif était de 10.000 jour
-60 dossiers sont instruits seulement avec une amende (1500€) ou une coupure d’internet à la clé
-Budget de 10,58 millions d’euros en 2010, 13,79 millions d’euros en 2011 et 11,00 millions d’euros en 2012

Alors à ce jour on peut dire que les résultats ne sont pas si terribles que cela. Alors pour voir si les usages ont évolués voici une évolution des courbes google trends pour emule et bittorrent :

On constate donc qu’Emule n’est plus une recherche populaire certainement plus lié au développement du streaming que grâce à Hadopi.


Pourquoi pirate t-on Windows?

La dernière fois que j’ai du mettre les mains dans un PC qui commençait à montrer des signes de faiblesse, je me suis demandé pourquoi il y avait autant de piratage de windows (d’ailleurs un jour il faudra que j’explique à mes proches que je ne répare pas les ordinateurs mais que je fais du conseil en stratégie)?

Voici une bonne question, car si on regarde un peu le marché, tous les PC sont vendus avec un windows installé par défaut (système proche de la vente liée d’ailleurs). Sur le principe on n’a donc pas besoin de pirater windows puisque par défaut il est sur l’ordinateur, au niveau mondial l’équation un pc = une licence windows est vérifiée.

Alors pourquoi l’éditeur passe du temps sur la lutte anti-piratage ou le développement de systèmes pour vérifier l’intégrité d’une licence alors que par défaut l’ordinateur aura été équipé avec un système Microsoft. Est ce que ce budget ne serait pas plus intelligemment utilisé pour améliorer les outils existants de Microsoft? Avec des outils de meilleure facture les utilisateurs n’auraient plus le besoin de télécharger les nouveaux systèmes….

Par ailleurs notons aussi qu’avec Seven Microsoft est, enfin, sorti de la spirale des OS mauvais. Enfin il y a encore un peu de boulot mais l’évolution est tout de même importante. Des mises à jours à prix convenables ne seraient pas du luxe aussi…


Pourquoi est-il plus simple de pirater un film?

Parfois je m’étonne que les ayants droit ne cherchent pas à comprendre pourquoi les personnes piratent leurs contenus. Souvent ces mêmes personnes seraient prêtes à payer mais les contenus sont tellement bien protégés (DRM), entourés de publicité ou autres messages promotionnels que cela en devient pénible de payer pour regarder des messages d’alerte ou publicitaire.

L’image ci-dessous résume parfaitement cette situation :

Un jour, peut-être, les ayants droit comprendront…


La lutte de Lily Allen contre le téléchargement illégal

L’Angleterre est entrain de vivre une expérience intéressante pour nous français qui avons maintenant ce cher Hadopi. En effet, les artistes sont littéralement en pleine crise avec des prises de position on ne peut plus marquée envers l’un des deux camps : partage de fichiers ou non.

Le groupe des contre est mené par la jeune artiste anglaise Lily Allen qui s’investit dans cette lutte contre le filesharing en témoigne l’article sur son MySpace et le blog qui avait été monté pour l’occasion : ‘It’s Not Alright’, fermé depuis pour cause de dérapage comme elle l’annonce sur son Twitter (@lilyroseallen). Le clan des « pour » (par pour le piratage mais une autre approche du business de la musique) avec des gens comme Nick Mason des Pink Floyd et Ed O’Brien de Radiohead.

« I think music piracy is having a dangerous effect on British music, but some really rich and successful artists like Nick Mason from Pink Floyd and Ed O’Brien from Radiohead don’t seem to think so. » Lily Allen sur son MySpace.

Lily Allen précise que ceux qui ne sont pas contre le partage de fichiers sont connus et déjà riches. Ce en quoi elle n’a pas tort, pour des artistes comme Pink Floyd ou Radiohead c’est certainement plus facile de suivre le mouvement du téléchargement et de tester de nouveaux business modèles quitte à se passer de maisons de disques…. Mais je ne pense pas que cela soit une bonne raison de ne partir que de ce postulat de base. Le téléchargement et le partage de fichiers même s’il nuit à certains artistes peut aussi au final faire émerger des artistes (comme les Artics Monkeys ou encore Lily Allen). En effet, sans Internet et son côté légèrement laxiste sur les droits d’auteurs, ces artistes n’auraient pas pu émerger et donc devenir ce qu’ils sont aujourd’hui. Ce mode de raisonnement laisse certains artistes sur le bord de la route mais n’est-ce pas une forme de sélection naturelle? Une sorte de sélection par la foule, le public donc!

Sinon pour le côté un peu décalé dans ce débat vous pouvez écouter et regarder la réponse d’un musicien anglais, Dan Bull, à Lily Allen (qui au final résume très bien la situation de l’industrie de la musique) :

Allez pour la route le clip de Sliimy lui aussi découvert sur Internet grâce à des reprises de Britney Spears:


Coda.fm, le site music de torrent, mais pas légal…

Télécharger des torrents de musique n’est pas forcément illégal à partir du moment où les mp3 sont rendus disponibles gratuitement par les ayant droits. Coda.fm est un site qui centralise tout les torrents musicaux et qui les présente d’une manière vraiment très professionnelle avec les vignettes des albums, les autres albums de l’artiste, une recommandation sur des artistes similaires…

coda-fm

Bref le professionnalisme de Coda.fm nous ferait presque oublier que tous ces torrents sont majoritairement illégaux (cf les artistes qui sont présents : Coldplay, the killers, Katy Perry…). On peut néanmoins trouver un intérêt légal à Coda.fm puisqu’il donne une bonne idée de ce qui est actuellement téléchargé sur les réseaux torrent en consultant le top des artistes :

coda-fm-2

Reste à savoir combien de temps ce site restera en ligne étant donné qu’il stocke physiquement les fichiers torrent et que cela n’est pas idéal en terme de légalité…


Pourquoi le P2P est il autant apprécié par les internautes?

Au vu des statistiques de téléchargement des logiciels sur Sourceforge.net on peut facilement en déduire que le P2P est très demandé (ce qui ne va pas plaire à Albanel). Rien que sur le 10 premiers logiciels les plus téléchargés sur cette plateforme de logiciels open source, 6 sont des clients P2P. Les volumes de téléchargement sont absolument dingues, regardez par vous même la liste des 10 logiciels les plus téléchargés (en italique les logiciels qui ne sont pas des clients P2P) :

eMule : 455,310,350
Azureus : 250,872,521
Ares Galaxy : 174,821,642
DC++ : 53,034,954
7-Zip : 52,451,726
BitTorrent : 51,850,559
FileZilla : 51,408,991
Audacity : 48,592,013
Shareaza : 45,102,382
VirtualDub : 42,347,786

Si vous prenez votre calculatrice vous pouvez facilement voir que le nombre total de téléchargements pour les 6 logiciels P2P de cette liste dépasse le milliard ce qui est une sacrée performance. Bien entendu ce montant intègre les téléchargements des différentes versions de ces logiciels, de ce fait une même personne pourra avoir téléchargé plusieurs fois le même logiciel.

Alors pourquoi les internautes ont ils besoin d’utiliser ces clients P2P? Voici quelques réponses possibles pour une utilisation massive du P2P :

-Installer un logiciel de P2P c’est aujourd’hui comme rentrer dans un magasin de bonbon et de pouvoir consommer sans payer, vous avez accès à tout depuis votre canapé et gratuitement puisque vous téléchargez des versions pirates. Prenez n’importe quel internaute qui installe pour la première fois un client P2P et regardez sa consommation sur le premier mois, il va télécharger de tout et de rien mais surtout il va télécharger… Quitte même à ne pas écouter et regarder ce qu’il a téléchargé. On peut parler de syndrome du pirate et au final l’indigestion (limitée par la taille des disques durs) est souvent proche et signe de régulation de l’activité de téléchargement de l’utilisateur.
-En utilisant les réseaux P2P, les internautes peuvent voir ou écouter avant tout le monde les nouveaux films ou albums musicaux, ce côté un peu preview est lui aussi un aspect et l’une des raisons des téléchargements illégaux sur les réseaux. Les chaines de TV l’ont enfin compris puisqu’elles proposent maintenant sur leurs plateformes de VOD les séries américaines quelques jours après leur diffusion sur les chaines US. Idem pour les groupes de musique qui utilisent les réseaux sociaux pour présenter leur dernier album aux internautes (Portishead sur Last.fm est un bon exemple).
-Le prix élevé des œuvres musicales ou des DVD est lui aussi une raison invoquée mais ce n’est certainement pas la raison principale. Pour ma part je ne crois pas que le prix soit la raison principale, je pense en revanche que les internautes sont flemmards et qu’ils aiment bien ne pas trop se casser pour écouter le dernier album de Madonna (Cette raison n’est valable que pour les logiciels très simples comme eMule où il suffit de taper sa requête dans le moteur de recherche et ensuite de télécharger le fichier, pour des méthodes un peu plus compliquées comme celles de newsgroups la raison n’est certainement pas lié à la facilité d’accès aux fichiers puisque cela est un peu plus sioux que l’utilisation d’un eMule).
-Le P2P peut aussi être un moyen de télécharger légalement des applications qui sont misent sur ces réseaux pour réduire les coûts en bande passante (vrai mais certainement pas la raison principale)

Les modèles évoluent et s’adaptent aux nouveaux modes de consommation des œuvres, je citais quelques initiatives qui fonctionnent (VOD pour les séries US et réseaux sociaux pour la musique). La répression est certainement pas un moyen efficace pour limiter le téléchargement illégal, il faut proposer des solutions « palliatives » pour que le téléchargement ne soit plus intéressant pour l’internaute (cela prend du temps quand même de télécharger un film), restent maintenant à faire évoluer les mentalités, mais c’est un autre chantier.


L’importance de la sauvegarde de votre site

La semaine dernière mon site hébergé chez OVH, french20 (qu’il faut que je relance d’ailleurs) a été victime d’une attaque d’un pirate qui a eu la bonne idée de mettre un script PERL exécutant des actions non identifiées. Quelques secondes après OVH suspendait l’accès HTML au site, ce qui est plutôt une bonne chose compte tenu de ce type d’attaque.

J’ai tenté de réactiver l’accès HTML au blog mais sans succès. L’unique solution a été d’effacer complêtement les données du serveur et de remettre une version saine des fichiers. Heureusement que j’avais un backup pas trop vieux du site…

Afin de vous protéger efficacement contre ce genre d’attaque il faut faire fréquemment des sauvegardes des fichiers sur le serveur (je fais cela au moins une fois par mois à la mano) mais aussi faire des backup de la base mysql mais pour mon cas cette action est effectuée tous les jours pour les blogs les plus actifs et une fois par semaine pour les moins actifs. Afin de faire le backup mysql j’utilise le plugin WordPress Database Backup qui remplit très bien cette fonction. Mais il faut aussi penser à avoir un fichier .htaccess qui interdise l’accès à vos répertoires critiques comme celui des plugins pour les utilisateurs de wordpress.

Par ailleurs, ces recommandations ne vous garantissent pas de l’attaque des pirates puisque des sites majeurs comme webrankinfo se font eux aussi pirater (dans ce cas c’est un piratage des DNS dixit sébastien Billard)…


Comment les pirates vont changer l’économie numérique

Hier je suis tombé sur ce bouquin dont le titre « Pirate’s Dilemma: How Youth Culture Reinvented Capitalism and Renewed Innovation » me semble très prometteur d’autant que je pense aussi que le piratage de la musique ou des films sur Internet fera forcément évoluer les business model de cette économie.

la culture pirate

La promotion du livre est assez réussie, voyez par vous même :

-Un site web avec un blog
-Et des vidéos youtube plutôt bien fichues :

-Un diaporama Slideshare :

Le bouquin est en vente sur amazon à 18€ avec la livraison gratuite (donc ils payent des amendes pour cela).