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Pandora un business model en péril?

Le titre est un peu alarmiste mais hier le cours de l’action de Pandora a chuté de 18%, un belle chute qu’il faut essayer de comprendre.

Pandora tire ses revenus des annonceurs qui achètent des espaces sur la version web et sur la version mobile. Le soucis aujourd’hui est que la version mobile n’attire pas trop les annonceurs qui préfèrent de loin la version desktop. Or les usages se développent à toute vitesse sur les plateformes mobiles, ceci au détriment des ordinateurs.

Pandora se retrouve dans une situation ambigue où son service devient de plus en plus populaire notamment sur les plateformes mobiles, mais les annonceurs ne se bousculent pas pour ce format. Pandora gagne donc moins d’argent mais son fonctionnement lui coute de plus en plus cher car il faut payer des royalties aux artistes qui sont diffusés sur desktop ou sur mobile.

Quelques chiffres sur Pandora pour le dernier trimestre :

  • 59.2 million d’utilisateurs
  • Qui écoutent 3.6 milliards d’heures de musique
  • Le montant des royalties (paiement des artistes) représente 55% du chiffre d’affaires de la société
  • Le montant du CA de la pub sur Pandora est de 106.3 millions de dollars
  • Les abonnements représentent 13.7 millions de dollars (à 3$/mois l’abonnement pour ne pas avoir de pub)
  • 77% des écoutes se font sur mobile

Pandora doit donc trouver une solution à l’explosion de son trafic mobile. Une problématique vraiment pas évidente du tout.

Source wsj


Spotify atteint les 3 millions d’utilisateurs payants

Spotify est un service de streaming de musique en ligne qui vient pour une fois d’europe et non pas des USA. Ce service c’est lancé aux US il y a quelques mois et à surtout passé un partenariat avec Facebook pour faire en sorte que l’intégration soit optimale. Spotify fonctionne sur un modèle classique de freemium et premium.

Il y a deux mois Spotify annonçait avoir dépassé les 2,5 millions d’utilisateurs payants, en soit une belle performance. Vendredi la société a indiqué que le seuil des 3 millions de membres premium avait été dépassé. Ce qui nous fait une acquisition autour de 8000 membres premium par jour. L’utilisation de l’open graph de Facebook aurait permit d’obtenir 7 millions de membres (freemium et premium).

Autre chiffre intéressant de ce milestone c’est que 20% des utilisateurs actifs de spotify sont des utilisateurs payants, ils n’étaient que 15% à la même époque l’année dernière. A ce rythme de recrutement des membres premium, Spotify devrait atteindre les 5-6 millions d’utilisateurs payants à la fin de l’année et faire un CA de l’ordre de 240 millions d’euros sur 2012 (une moyenne de 4 millions de premium avec un abonnement à 5€/mois).

Source FT


Spotify : le freemium ne fonctionne pas pour la musique en ligne

Voilà personne n’osait penser que cela pouvait arriver un jour mais finalement si. Spotify va donc brider énormément les fonctionnalités des utilisateurs gratuit (enfin non abonnés puisqu’ils écoutent tout de même de la publicité) qui ne pourront donc plus écouter en illimité la musique.

Voici les nouvelles règles qui s’appliqueront aux utilisateurs gratuit de spotify :

-Les nouveaux utilisateurs spotify pourront écouter en illimité la musique pendant 6 mois
-A partir du 1er mai, les utilisateurs qui se sont enregistré avant le 1 novembre 2010 pourront écouter gratuitement 5 fois un titre. Pour les utilisateurs qui se sont inscrits après le 1er novembre cette règle s’appliquera au bout de 6 mois
-Et dernière limitation, les utilisateurs gratuits ne pourront pas écouter plus de 10 heures de musique par mois après 6 mois

Alors que faut-il en retenir?

-La promesse de Spotify d’une écoute en illimité en contre partie de l’écoute de publicité n’était donc pas vraie, sur ce coup le pivot de Spotify n’est pas évident vis à vis des membres du service
-La publicité n’est pas un modèle suffisant pour financer le streaming musical
-Les limitations des comptes gratuits doivent inciter les utilisateurs à passer en payant, mais je pense que cela va être la désertion de Spotify plutôt

A ce jour sur le blog de Spotify sous l’article présentant l’évolution de modèle on trouve 1806 réponses et la première que j’ai lu est celle-ci que je vous laisse méditer :

23 hours ago tauno said:
« So long Spotify. It was nice nowing you. Guess I’ll go back to pirating music again then. »


Analyse de 10 business models originaux

Si vous recherchez des idées originales en terme de business models pour votre entreprise ou projet regardez cette présentation de 10 modèles économiques « originaux » qui ont pu apparaitre en 2010. Certains sont très simples et d’autres plus complexes, à lire pour prendre quelques idées…


Comment devenir un acteur de poids quand on est tout petit, le cas du télépéage

Voici une réflexion issue d’un cas concret et d’un marché facilement compréhensible : celui de la vente de services de télépéage. Néanmoins ce raisonnement est valable aussi dans d’autres univers comme la téléphonie par exemple.

La problématique actuelle des exploitants d’autoroutes est de convertir les usagers au télépéage car premièrement c’est plus rentable pour l’exploitant, ce dernier va aussi apprendre sur les habitudes des usagers, il pourra par la suite construire une offre de service en adéquation. Et pour les usagers du réseau autoroutier qui ont un badge télépéage c’est un vrai plus : ils n’attendent plus, gagnent même du temps par rapport aux autres véhicules et finalement ils sont contents de ne presque plus s’arrêter au péage pour payer.

On le constate ce modèle fonctionne bien l’exploitant et l’usager sont gagnants. En revanche, ce nouveau service est (trop) souvent facturé à l’usager (achat du badge et abonnement) alors que finalement c’est l’exploitant qui y gagne : plus de personnel dans les gares de péage, plus de bouchons donc moins d’accidents, donc moins d’interventions. Certes l’exploitant va dire que le badge coute cher, que la mise en place du site internet et de la gestion du compte client (qui n’existait pas avant) est aussi à financer mais bon il ne faut pas prendre les consommateurs pour des chèvres non plus…

Le business du télépéage fonctionne aujourd’hui parce qu’il est unifié au niveau français, de ce fait avec votre badge APRR vous pouvez rouler jusqu’à Lille tout en étant reconnu ceci quelque soit l’exploitant du réseau autoroutier. Si vous avez pris votre véhicule cet été vous avez certainement vu des publicités pour le télépéage aussi bien en gare que sur les panneaux d’information (destinés théoriquement à l’information voyageur et pas à la publicité). Ces dernières proposaient une offre Liber-t spéciale avec 6 mois d’abonnement offert. Certes l’abonnement mensuel n’est pas très élevé mais l’offre minimale vous coutera environ 1,5 euros TTC par mois (2€ pour la facture papier) si vous empruntez au moins une fois l’autoroute dans le mois. Finalement cela n’est pas si cher que cela mais cela fait 18 euros au maximum, ajoutez à cela le badge à 10 euros, la première année vous coutera au maximum 28 euros. C’est donc l’offre officielle des plus grands exploitants.

En France d’autres exploitants se sont vu confier des portions d’autoroutes bien plus petite d’un Paris-Lyon. Prennez par exemple l’exploitant de l’axe Rouen-Alencon (depuis 2005), ALIS, ce dernier n’opére que 125 kilomètres de bitume, mais est compatible avec le système de télépéage. Alors comment peut il se démarquer et devenir un acteur plus important dans le business du télépéage comparativement au nombre de kilomètres exploités? Très facilement en fait, grâce à un changement de paradigme, tous ces petits exploitants s’ils sont malins peuvent devenir des acteurs nationaux avec plus de poids dans ce nouveau marché qu’est le télépéage. En effet, ALIS (l’exploitant près de Rouen) propose une offre de télépéage (compatible nationalement) mais complêtement gratuite : pas de badge à payer et pas d’abonnement mensuel. Bref un service avec un modèle économique cohérent pour l’utilisateur du réseau. Pourquoi font-ils cela? Tout simplement parce qu’ils sont petits, ils doivent être rentables j’imagine et qu’ils peuvent très facilement attirer une base de clients supérieure à la capacité de leur réseau de bitume exploité.

Aujourd’hui on compte 3 millions abonnés (chiffre à fin 2009) nationaux au télépéage pour les 8627 km du réseau autoroutier. On a donc un ratio de 347 abonnés télépéage par kilomètre au niveau national, je suis certain qu’avec leur offre ALIS va avoir un ratio au km plus important à terme (on peut prendre un badge chez eux en habitant lyon, cf mon cas perso).

Aujourd’hui il est difficile de dire à quoi cela va servir d’avoir plein d’abonnés télépéage mais rappelez vous que c’est celui qui facture un client qui est important dans une économie de marché (pensez à votre opérateur téléphonique). Donc être petit mais avec une approche différenciante du business model peut vous permettre de devenir un acteur plus important que ce que vous auriez pu être en faisant comme tout le monde. L’innovation dans le business model est un facteur de gain de part de marché.

Merci à Pierre et Aurélie pour m’avoir soufflé le sujet et le bon plan du télépéage gratuit.


Les différents business models possibles pour les artistes

Voici une superbe infographie, d’information is beautiful, qui présente les différents business models pour un artiste pour vendre sa musique, du CD auto produit à la diffusion de musique sur des plateformes comme Spotify. Ce que l’on constate c’est que plus on virtualise sur des plateformes à large audience plus il faudra diffuser pour gagner le même revenu mensuel.

L’artiste intelligent aura donc une approche hybride avec un mix des sources de diffusion. Les données proviennent en partie de cet article.

Au vu de ces données je diffuserais plus sur last.fm que sur Spotify si j’étais un artiste et l’inverse si j’étais un label!


Le freemium en chiffres

Le freemium est à mon sens l’une des nouveautés majeures apportées par le phénomène du web 2.0. Qui il y a encore quatre ans pouvait anticiper que proposer son service gratuitement pouvait au final générer du chiffre d’affaires! Fin mars s’est tenue la conférence Freemium Summit à San Francisco et plusieurs acteurs adeptes du concept comme Pandora, Dropbox, Evernote, Automattic et MailChimp, ont présenté leur retour d’expérience sur le sujet. Dommage que Flickr ne fasse pas parti de ce panel d’intervenants!

Voici donc quelques chiffres glanés notamment sur Gigaom qui a fait un très bon contre rendu de la conférence :

Pandora

-20 millions de visiteurs uniques par mois
-50 millions de dollars de CA en 2009
-300,000 utilisateurs en premium (payant donc)
-soit 1,6% des visiteurs uniques
-l’abonnement premium représente 15% des revenus de Pandora, le reste étant des revenus publicitaires

Pandora

Dropbox

-le parrainage (rémunéré) a augmenté de 60% les inscriptions et représente 30% des inscriptions
-la dépense marketing de Dropbox est donc uniquement liée aux utilisateurs gratuits

Evernote

-2,7 millions d’utilisateurs
-7,000 nouveaux utilisateurs par jour
-50,000 utilisateurs payants, soit 1,8%
-10% d’utilisateurs en plus chaque mois et 18% de CA en plus
-2% des utilisateurs enregistrés il y a un an passent en payant
-un coût de 0,09$ par utilisateur et un revenu de 0,25$ par utilisateurs payants

WordPress

-10 millions de blogs
-400,000 articles par jour
-250 millions de visiteurs uniques
-200,000 utilisateurs payants

MailChimp

Le tout en vidéo :

Et pour plus d’informations :

Spotify

-7 millions utilisateurs
-360,000 inscrits en payant soit 5%

Une vidéo d’un panel sur les applications mobiles en freemium :


Via cnaux


La mort du contenu généré par l’utilisateur?

Du moins c’est ce que laisse supposer stephane Guerin sur son blog (il parle plutôt de déclin mais la mort est plus vendeur comme titre). J’avoue être en ligne avec son analyse qui encore une fois est très pertinente… Le nouveau positionnement de ManiaTV (10 millions de visiteurs par mois!) qui abandonne officiellement le contenu amateur va certainement faire couler de l’encre!

maniatv

D’ailleurs l’article de business week n’est pas non plus très optimiste sur la monétisation du contenu de Youtube :

Google (GOOG) executives appeared to acknowledge the demand for professional content over user-generated material when they announced their plans for advertising on YouTube (BusinessWeek.com, 8/21/07). Instead of putting ads on all videos, YouTube says it will start by placing ads primarily with professionally produced videos from partners. However, Google does plan to place ads on some amateur clips and has announced a revenue-sharing deal with select content providers (BusinessWeek.com, 5/9/07).

La citation du CEO de ManiaTV à la fin de l’article (à propos des contenus amateurs précédemment en ligne sur son site) est d’ailleurs très explicite et résume la situation :

« We would love for them to go to YouTube and have great success there, »